Les effets du changement climatique sont parmi les défis actuels auxquels l’humanité doit faire face. A l’échelle mondiale, les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) sont en hausse et les effets du changement climatique s’accentuent, notamment dans les villes où se concentre la majeure partie de la population et de l’activité économique et, par conséquent, l’essentiel des consommations d’énergie et des émissions de carbone de la planète.
Les villes africaines n’échappent pas à cette réalité. En plus de la forte croissance démographique associée à une forte pression sur les ressources naturelles, elles font face aux effets néfastes des changements climatiques.
Au niveau de la ville de Pikine (Sénégal), les manifestations des changements climatiques sont diverses mais les plus spectaculaires se résument :
- aux inondations dues aux fortes précipitations qui sont parmi les phénomènes extrêmes les plus fréquemment observés ;
- aux fortes chaleurs ;
- au relèvement du niveau marin et à l’érosion côtière.
Les projections climatiques, devraient s’intensifier sous l’effet d’épisodes plus fréquents de précipitations extrêmes, d’élévation du niveau de la mer et d’érosion côtière auquel s’ajoute l’exode rural simultané (migrations intérieures) attendu en raison de crises de sécheresse sur le reste du territoire (CDN, 2017).
Face à ces impacts du réchauffement planétaire observés et prévus sur les territoires et les secteurs de l’économie, la mise en place des politiques et des stratégies d’adaptation et d’atténuation appropriées s’impose. A ce jour, les engagements pris par les pays en matière d’atténuation, dans le cadre de l’Accord de Paris, sont bien en dessous des efforts nécessaires pour atteindre les objectifs de l’Accord et conduisent vers un réchauffement planétaire de 3,2°C de plus d’ici la fin du siècle (GIEC, 2018).
Au regard de cette modeste ambition des Etats Parties, la collaboration multi-acteurs, dont la contribution des collectivités territoriales, s’avère plus que jamais indispensable, pour rehausser le niveau d’ambition, afin de maintenir le niveau de réchauffement global en deçà des 2°C d’ici la fin du siècle.
C’est dans ce contexte que la Commission européenne a lancé, en 2015, la « Convention des Maires en Afrique subsaharienne » (COM SSA, son sigle en Anglais) afin de soutenir les villes dans le cadre de ces défis, en augmentant leur capacité de planification et en leur fournissant une plateforme où elles peuvent partager leur savoir et leurs bonnes pratiques.
Ainsi, plus de deux cent (200) villes ont adhéré à l’initiative COM SSA et treize (13) villes ont pu bénéficier de l’appui financier de l’Union Européenne.
A l’instar d’autres villes de l’Afrique subsaharienne, la ville de Pikine a bénéficié d’une subvention pour la mise en œuvre de son projet « Planification Intercommunale sensible au Changement climatique et à l’Energie » (PICEP).
Durant la phase de planification de la COM SSA, la Ville de Pikine a mené des activités parmi les quelles trois évaluations (études), suivant les trois piliers de la COM SSA (Atténuation, Adaptation, Accès à l’énergie) qui constituent la base du Plan d’Actions pour un Accès à l’Energie Durable et le Changement climatique (PAAEDC).
Pour la Phase III, la mise en œuvre des actions dans une trentaine de villes sera assurée par quatre agences de développement des pays membres de l’UE. Concernant la Ville de Pikine, ainsi que de cinq autres villes de l’Afrique Subsaharienne, dont Dakar, l’AECID est l’agence d’exécution du projet.
Intitulé « Appui à la Convention des Maires en Afrique Subsaharienne Phase III à Pikine- Sénégal », la troisième phase met l’accent sur une approche intégrée et la création de synergies entre les villes de Pikine et Dakar. Cette approche explique l’élaboration d’un document conjoint de formulation pour les deux villes.
Dans cette même dynamique, l’Agence de Développement Municipal (ADM) et l’ONG Enda Energie sont impliquées dans la mise en œuvre des activités de cette phase.
Les axes d’intervention de cette phase sont les suivants :
- Accroître l’accès à l’énergie durable et soutenir l’action climatique locale.
- Responsabiliser les autorités locales dans la réussite des CDNs et des objectifs de développement durable (ODD).
- Améliorer le cadre institutionnel et les capacités techniques et de mobilisation des ressources des autorités locales.
- Promouvoir l’appropriation politique et la diffusion des bonnes pratiques.
Dans l’optique de bien aborder cette troisième phase, en cours, la Ville de Pikine a entrepris le processus de finalisation de son Plan d’Actions pour l’Accès à une Energie Durable et le Changement climatique (PAAEDC).
Ce processus pour lequel, il a été requis les services d’un consultant facilitateur va se dérouler, pour ce qui concerne les ateliers, suivant 3 étapes principales
Etape 1 : Atelier de partage et d’échanges avec le comité technique du Projet et l’équipe de la ville sur les études, la vision et les orientations stratégiques
Etape 2 : Ateliers de planification avec les acteurs du territoire
Etape 3 : Atelier de validation technique du Rapport final du PAAEDC
A travers ce projet, la Ville de Pikine sous le magistère du Maire Abdoulaye THIMBO, décline sa feuille de route avant-gardiste et soucieuse pour les générations futures. La notion de ville durable qui cherche à prendre en compte simultanément les enjeux sociaux, économiques, environnementaux et culturels de l’urbanisme pour et avec les habitants constitue une réalité dans la Ville de Pikine